Productivité industrielle et pistes d’amélioration – Le guide 2025
Audience: | Directeurs de production, responsables santé et sécurité, consultants en management Lean, experts en amélioration continue, cadres opérationnels, responsables qualité. |
Dernière mise à jour: | 27 juin 2025 |
Temps de lecture: | 10 min |
- Pourquoi c’est crucial : Gagner en compétitivité, réduire les coûts, raccourcir les délais et limiter les 7 types de gaspillages les plus courants.
- Quels indicateurs suivre : Du TRS au taux de rebut, en passant par le lead time et le MTBF, chaque KPI éclaire un pan clé de votre performance.
- Par où commencer : Standardisation des processus, présence terrain, implication des opérateurs et suivi rigoureux des données de production.
La productivité industrielle est une notion incontournable dans toutes les entreprises manufacturières. En effet, c’est ce concept qui témoigne de la bonne santé de votre usine, en donnant un aperçu de votre capacité à produire. Le but caché derrière ce terme est simple : concevoir un maximum de produits d’excellente qualité, et ce, en un temps réduit.
Au fil de cet article, vous découvrirez donc ce qu’est la productivité industrielle, quels sont les indicateurs clés de performance à suivre, mais aussi quelques conseils visant à l’optimiser. Prenez vos aises, et plongez à nos côtés dans le monde de l’excellence opérationnelle !
Qu’est-ce que la productivité industrielle ?
Le concept de productivité industrielle fait référence aux processus de production par lesquels vos matières premières sont transformées en produits finis, commercialisables. L’efficacité de cette productivité se mesure en suivant divers indicateurs, tels que la durée d’un cycle de production, les temps d’arrêt, le taux de rebut ou encore les taux de rendement global et synthétique.
De manière plus concrète, une entreprise a une productivité industrielle élevée lorsqu’elle parvient à produire un plus grand nombre d’articles en mobilisant les mêmes ressources.
Optimisation de la production industrielle : pour quoi faire ?
1. Demeurer à la pointe de la compétitivité
Optimiser sa productivité industrielle implique de réduire les temps de production et, par extension, de respecter à coup sûr son takt time. Celui-ci, qui se calcule en divisant le temps disponible par le nombre de pièces demandées sur une période donnée, correspond au temps dont vous disposez pour la mise au point de chaque pièce. Il ne peut être ignoré si vous cherchez à atteindre une satisfaction client totale.
Ainsi donc, en améliorant votre productivité industrielle, vous produirez un nombre de pièces maximal, ayant pour conséquence une possible augmentation de vos ventes à long terme.
2. Réduire ses coûts et délais
Travailler à accroître sa productivité industrielle revient à optimiser les processus de fabrication. Par conséquent, toutes les étapes superflues sont supprimées, et les délais, réduits au maximum. De même, parce que vos workflows sont standardisés et que les problèmes potentiels sont anticipés, c’est aussi le taux de rebut qui décroît, tout comme les coûts découlant de processus non optimisés. Parmi les dépenses que vous serez en mesure de limiter, nous pouvons notamment penser :
- à la non-qualité des articles ;
- à la maintenance corrective liée à une mauvaise anticipation ;
- à certains surcoûts de main-d’oeuvre ;
- aux interruptions de production ;
- à la sous-utilisation des machines ;
- à une mauvaise gestion des stocks ;
- …
3. Réduire les 7 formes de gaspillages
Nous ne pouvons pas évoquer l’optimisation de la productivité industrielle sans parler de la réduction des gaspillages. En effet, ces deux facettes sont intrinsèquement liées ! Cela passe certes par l’optimisation des ressources physiques, mais aussi par une meilleure gestion de la main-d’oeuvre et des processus, de manière générale.
En optimisant votre chaîne de production industrielle, vous maîtriserez également les 7 gaspillages principaux que sont les surstocks, les mouvements inutiles, les transports superflus, les temps d’attente, les défauts, les gestes non nécessaires ainsi que la surproduction.
Cela dit, par-delà des gains de performance, cette démarche contribue aussi directement à déployer des modes de production plus durables. Réduire les gaspillages, c’est effectivement limiter la consommation d’énergie, minimiser les matières perdues et réduire l’empreinte carbone de vos opérations ! En adoptant ces pratiques éco-responsables, votre entreprise sera d’autant plus en adéquation avec les enjeux environnementaux actuels.
10 indicateurs clés de suivi de production industrielle
1. Le taux de rendement synthétique (TRS)
Description : le taux de rendement synthétique, ou TRS, est sans doute l’indicateur clé de performance le plus utilisé lorsqu’il est question de productivité industrielle. Il vise à mesurer l’efficacité d’une machine, d’un équipement ou d’un processus, en considérant égalementles pertes liées aux arrêts et aux ralentissements, comme aux défauts.
Le TRS s’appuie donc sur trois notions que sont :
- la disponibilité (temps de fonctionnement réel / temps planifié)
- la performance (vitesse réelle / vitesse théorique)
- la qualité (pièces conformes / pièces totales produites)
Formule : TRS = Disponibilité × Performance × Qualité
2. Le taux de rendement global (TRG)
Description : le taux de rendement global, aussi connu sous son sigle de TRG, correspond au TRS multiplié par le temps de charge. Plus précis que le TRS, il intègre également dans son calcul les temps d’arrêt planifiés. Il vise lui aussi à déterminer l’efficacité de production.
Formule : TRG = TRS x taux de charge
3. Le temps de cycle, ou lead time
Description : le lead time permet de calculer la durée d’un processus. Que cela touche à la fabrication, à la livraison ou à l’approvisionnement, c’est un KPI qui permet d’optimiser ses processus.
Formule : Lead time = fin du processus – début du processus
4. Le MTBF, ou Mean Time Between Failures
Description : comme son nom l’indique, le MTBF correspond au temps moyen qui s’écoule entre deux pannes d’une machine. Il permet donc de mieux anticiper les arrêts, mais aussi de prévoir les maintenances. Imaginons qu’une machine fonctionne toute l’année et qu’elle tombe en panne une fois par mois, son MTBF sera de 30 jours.
Formule : MTBF = temps de fonctionnement total / nombre de pannes
5. Le taux de rebut
Description : le taux de rebut correspond au ratio de pièces engagées dans le processus de production, mais qui n’en verront pas la fin pour cause de non-conformité, défaut ou autre problème. Par exemple, si vous produisez 100 cafetières et que 8 sont ratées, votre taux de rebut sera de 8 %.
Formule : Taux de rebut (%) = (nombre de pièces défectueuses / nombre de pièces totales produites) x 100
Les industriels français optimisent leur productivité grâce à Tervene
6. Les OTD, ou On Time Deliveries
Description : les OTD, ou On Time Deliveries, correspondent à la proportion de produits livrés dans les temps par rapport à la totalité des produits livrés sur une période donnée. Pour aboutir à une satisfaction client optimale, il est important que ce taux s’approche tant que faire se peut des 100 %.
Formule : OTD (%) = (nombre de produits livrés à temps / nombre total de produits livrés) x 100
7. La durée moyenne du cycle de production
Description : pas de mystère ici : la durée moyenne du cycle de production correspond au temps qu’il faut en moyenne entre la planification d’un ordre de production et son aboutissement en tant que produit fini.
Formule : durée moyenne du cycle de production = somme des durées de production d’un même élément / nombre d’ordres planifiés pour cet élément
Attention : cette durée doit absolument être analysée en parallèle du takt time.
8. Le takt time
Description : il correspond à la cadence qu’il vous faut tenir de manière à honorer toutes les commandes de vos clients dans les délais. C’est donc la durée maximale envisageable pour la création d’un produit fini. Si vous le dépassez, c’est que vous ne livrerez pas dans les temps… ou que vous risquez de surcharger votre main-d’oeuvre ! Par exemple, si vos machines peuvent tourner 8h demain et que vous devez expédier 30 produits à l’issue de la journée, votre takt time sera de (8 x 60) / 30 = 16 minutes.
Formule : takt time = temps disponible sur une période / nombre d’unités commandées sur la même période
9. Le taux de disponibilité des équipements
Description : Le taux de disponibilité des équipements correspond au temps réel pendant lequel une machine peut être employée, par rapport au temps total de travail. Plus ce taux est bas, moins vous êtes en mesure de vous servir de vos machines, et moins vous êtes productif ! Cela traduit bien souvent une mauvaise maintenance. Le but est donc de le ramener au plus proche des 100 %.
Formule : taux de disponibilité d’une machine (%) = (durée disponible d’une machine / somme des temps disponible et indisponible) x 100
10. Le MTTR, ou Mean Time To Repair
Description : Le MTTR, ou Mean Time To Repair, correspond au temps qu’il faut en moyenne entre une panne et la fin de la réparation. Pour faire plus simple, cela correspond à la moyenne des temps d’arrêt, qu’il est bien entendu indispensable de réduire autant que possible.
Formule : MTTR = somme des temps nécessaires à la réparation / nombre de réparations
Découvrez notre suite d’outils pour optimiser votre productivité
Comment optimiser la production industrielle ?
Il n’existe aucune formule magique pour optimiser sa production industrielle, dans la mesure où les procédés à privilégier dépendent de votre type d’industrie mais aussi des problématiques propres à votre entreprise. Quoi qu’il en soit, il sera nécessaire de combiner plusieurs leviers complémentaires, afin d’atteindre le plein potentiel de la productivité industrielle. Parmi les clés de voûte de ce concept, il est important de :
1. Améliorer et standardiser ses processus
La culture d’amélioration continue, ou Kaizen, consiste à optimiser en permanence ses façons de faire. En effet, c’est l’accumulation de changements progressifs qui mène à la pérennité de l’activité, et à des processus solides. Pour ce faire, il s’agit alors de s’appuyer sur ses observations, sur les problèmes potentiels ainsi que sur les points faibles soulevés en usine, de manière à prendre les mesures pertinentes qui s’imposent.
Une fois vos bonnes pratiques optimisées, il est incontournable de miser sur la standardisation des procédés. En effet, si tous les postes de production, services ou même sites s’appuient sur des workflows identiques, la gestion de l’activité est largement simplifiée. Les temps seront quant à eux minimisés à chaque étape, et les risques d’erreurs, drastiquement réduits.
2. Se rendre sur la chaîne de production industrielle
Comme le suggèrent le Genchi Genbutsu ou même les marches Gemba, il est impossible de prendre des décisions éclairées depuis un bureau, sans jamais se rendre sur le terrain. En effet, que ce soit afin de cerner quels sont les problèmes, d’en déterminer les causes profondes, de détecter des opportunités de croissance insoupçonnables ou de discuter avec les ouvriers pour envisager des axes d’amélioration, se confronter au terrain est essentiel.
C’est notamment possible en planifiant des AIC (animations à intervalle court) régulières, en réalisant des tournées terrain efficaces ou en donnant la parole aux ouvriers lors des réunions de plancher.
3. Suivre ses indicateurs clés de performance
Le suivi de ses indicateurs clés de performance est incontournable pour anticiper les problèmes et les enrayer, avant que ceux-ci n’aient de conséquences majeures sur votre production. En effet, dès lors qu’une variable se retrouve dans le rouge, c’est qu’il faut agir ! Il est donc judicieux de combiner ces chiffres au management visuel, en élaborant des tableaux de bord automatisés parlants et colorés.
En cela, vos KPI simplifieront la prise de décision afin de limiter les temps morts, de gagner en proactivité et de fluidifier votre activité.
4. Impliquer les opérateurs de production industrielle
Il est toujours complexe de s’engager dans une démarche d’amélioration continue sans impliquer l’intégralité de ses collaborateurs. Ne pas conduire le changement, c’est effectivement s’exposer à des réticences conséquentes, voire même à l’impossibilité d’avancer. Nous vous recommandons donc, dès lors que vous souhaitez procéder à des changements de plus ou moins grande envergure, d’organiser des réunions d’information, des sessions de formation des employés et de miser sur la communication. Présentez les objectifs justifiant vos décisions et expliquez bien en quoi vos idées simplifieront la vie de vos collaborateurs, afin qu’ils adhèrent pleinement à votre projet !
5. S’aider d’outils digitaux
Vous le savez aussi bien que nous : à l’heure actuelle, le digital fait partie des grands leviers de croissance pour les entreprises. Si vous désirez gagner en productivité, sachez que ceux-ci vous permettront notamment de :
- générer des tableaux de bord automatisés ;
- détecter les goulots d’étranglement avant qu’ils n’impactent trop la production ;
- structurer la communication entre le terrain et les différents niveaux hiérarchiques ;
- rendre possible une prise de décisions plus éclairée ;
- digitaliser les tournées terrain, audits et inspections ;
- suivre vos projets en temps réel ;
- partager vos agendas pour mieux gérer votre main-d’oeuvre ;
- catalyser les remontées d’informations ;
- …
C’est exactement ce que nous vous proposons, grâce aux outils Tervene ! Nos clients en témoignent d’ailleurs, à l’image de Sarah Colliez, Manager Qualité chez Lactalis, qui affirme : “Tervene me permet de mieux organiser et faire les suivis en cas d’écarts ou de non-conformités. Il n’y a plus d’oubli ! C’est également un bon moyen de communication et de partage d’information“.
Et si vous en faisiez le constat par vous-même ?
Optimisez votre productivité grâce à notre logiciel
FAQ – Optimisons votre productivité industrielle !
La productivité industrielle correspond au rapport entre la quantité de biens élaborés, et le nombre de ressources employées à cette fin. Vous parvenez donc à augmenter votre productivité lorsque vous faites croître votre production, en utilisant le même nombre de machines et de personnes. L’idée n’est bien évidemment pas d’épuiser votre main-d’oeuvre ni de surcharger vos plannings, mais bien d’optimiser vos processus pour aboutir aux meilleurs résultats possibles.
Suivre ses KPI est indispensable si vous souhaitez aboutir à une amélioration de la productivité dans le secteur industriel. En effet un bon suivi vous permettra de :
-
- détecter des défauts sur vos machines avant qu’il ne faille interrompre la production ;
-
- favoriser une maintenance prédictive et limiter les réparations curatives ;
-
- savoir dans quelle mesure vos ressources physiques et humaines sont (sous-)utilisées ;
-
- avoir conscience des problématiques du terrain en temps réel ;
-
- prendre des décisions éclairées, étayées par des chiffres concrets ;
-
- avoir conscience des écarts entre les objectifs fixés et la réalité, pour les estomper ;
-
- visualiser les fluctuations dans vos résultats et agir en conséquence ;
-
- …
Ainsi donc, que vous remarquiez une perte de productivité, un allongement des délais de livraison ou des problèmes quelconques dans vos ateliers, suivre vos KPI vous permettra de réagir promptement.
Ces deux termes que sont la productivité industrielle et l’efficacité industrielle sont souvent employés indifféremment, alors qu’ils sont loin d’être identiques. Oui : une entreprise peut être productive, sans pour autant être efficace !
La productivité fait effectivement référence au nombre de biens conçus, tandis que l’efficacité s’articule surtout autour de la notion de qualité. Il est donc possible de créer de nombreux produits de mauvaise qualité en un temps record, ce qui est productif mais peu efficace. En contrepartie, une usine peut aussi produire peu d’éléments avec un taux de rebut nul, ce qui la rend hautement efficace !
Maintenir des niveaux de productivité optimaux implique de pouvoir les mesurer. Pour ce faire, il existe un ensemble de KPI dédiés. Taux de rendement synthétique (TRS), temps de cycle, MTBF, OTD, taux de rebut… Ces indicateurs clés de performance offrent une vision globale de l’efficacité des équipements, de la qualité de vos articles, du taux d’occupation des équipes, ou encore de la durée nécessaire pour produire un bien fini.
Si vous parvenez à augmenter le nombre d’articles fabriqués, sur une durée identique et avec le même niveau de ressources humaines et matérielles, cela signifie que votre productivité industrielle s’améliore.
Plusieurs types de productivité ont été théorisés. Nous pouvons ainsi en distinguer 3 formes, que sont :
-
- La productivité du travail. Celle-ci mesure la valeur créée par une entreprise, pour chaque heure de travail fournie. Plus le résultat obtenu est élevé, plus cela signifie que les employés sont efficaces ;
-
- La productivité du capital. Il s’agit ici de savoir quelle est l’efficacité des équipements, machines et outils utilisés. Elle mesure ainsi valeur produite, en fonction des investissements matériels réalisés par l’entreprise ;
-
- La productivité globale des facteurs (PGF). Celle-ci combine les deux dernières notions que sont le travail et le capital. Elle évalue donc l’efficacité avec laquelle l’ensemble des ressources (humaines et matérielles) est utilisé, afin de créer de la valeur.